Comment sécuriser vos données dans le cloud ?

Table des matières

Le cloud computing a profondément transformé la manière dont les entreprises stockent et partagent leurs données.

Mais avec cette flexibilité vient une question essentielle : comment garantir la sécurité de vos informations dans le cloud ?

Entre cyberattaques, fuites de données et erreurs humaines, la protection des données dans le cloud doit être une priorité. Découvrons les mesures concrètes à mettre en place pour renforcer votre sécurité.

  • Le cloud n’est pas invulnérable : sécurisez vos accès, vos données et vos configurations.
  • Le chiffrement et l’authentification multifacteur sont vos meilleurs alliés.
  • La sécurité est une responsabilité partagée entre vous et votre fournisseur.

Qu’est-ce que la sécurité des données dans le cloud ?

La sécurité des données dans le cloud regroupe l’ensemble des pratiques, technologies et politiques destinées à protéger les informations stockées ou traitées via des services cloud.

L’objectif est simple : garantir la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données. Ces trois piliers, souvent abrégés en CIA (Confidentiality, Integrity, Availability), structurent toute stratégie de cybersécurité.

Les fournisseurs de services cloud (AWS, Azure, Google Cloud, OVH, etc.) assurent une partie de cette protection. Mais la responsabilité est partagée : l’entreprise cliente doit aussi sécuriser ses accès, ses configurations et ses pratiques internes.

Je vous invite à consulter ces bonnes pratiques partagées par le gouvernement français pour augmenter la sécurité de votre cloud.

Pourquoi la sécurité du cloud est-elle cruciale pour votre entreprise ?

L’adoption du cloud s’est accélérée ces dernières années, mais les menaces ont suivi la même trajectoire.


Selon les études du secteur, plus de 80 % des entreprises ont subi un incident de sécurité lié au cloud au cours des 12 derniers mois.

Les causes principales : erreurs de configuration, vols d’identifiants, absence de chiffrement, ou mauvaise gestion des droits d’accès.

Une faille peut entraîner :

  • La perte ou le vol de données sensibles.
  • Des sanctions RGPD.
  • Une atteinte à la réputation.
  • Une interruption de service coûteuse.

Protéger vos données dans le cloud n’est donc pas une option : c’est une condition essentielle de la continuité d’activité.

Comment sécuriser vos données dans le cloud ?

1. Choisir un fournisseur cloud fiable et conforme

Le choix du prestataire conditionne une grande partie de la sécurité.
Avant de migrer vos données, vérifiez :

  • Les certifications (ISO 27001, SOC 2, HDS pour le secteur santé, etc.).
  • La conformité RGPD, notamment la localisation des serveurs (préférez un hébergement en Europe).
  • La redondance des données et la gestion des sauvegardes.
  • La politique de chiffrement et d’accès du fournisseur.

💡 Lisez attentivement les clauses de sécurité et de responsabilité dans le contrat (SLA – Service Level Agreement). Elles précisent qui est responsable en cas d’incident.

2. Chiffrer vos données, en transit et au repos

Le chiffrement transforme vos données en code illisible pour toute personne non autorisée.
Deux niveaux sont indispensables :

  • Chiffrement des données en transit : protège les informations lors de leur transfert entre votre terminal et le serveur cloud (via HTTPS, TLS).
  • Chiffrement des données au repos : protège les données stockées sur les serveurs du fournisseur.

Vous pouvez aller plus loin avec un chiffrement côté client, qui garantit que même votre fournisseur n’a pas accès à vos fichiers. Des solutions comme Boxcryptor ou Cryptomator permettent cette approche.

3. Renforcer la gestion des accès et des identités

Une grande partie des failles vient d’une mauvaise gestion des comptes utilisateurs.
Pour limiter les risques :

  • Activez l’authentification multifacteur (MFA) pour tous les comptes.
  • Adoptez le principe du moindre privilège : chaque utilisateur ne doit avoir accès qu’aux ressources nécessaires à son rôle.
  • Supprimez les comptes inactifs et surveillez les connexions suspectes.
  • Utilisez une solution de gestion des identités (IAM – Identity and Access Management) pour centraliser le contrôle.

💡 Exemple concret : un collaborateur quitte votre entreprise ? Désactivez immédiatement son compte cloud. Un oubli fréquent, et pourtant source de nombreuses brèches.

4. Sauvegarder vos données de manière indépendante

Le cloud n’est pas une sauvegarde.

Même si vos fichiers sont dans un espace en ligne, rien ne garantit qu’ils soient récupérables en cas d’attaque, d’erreur ou de suppression accidentelle.

Adoptez une politique de sauvegarde externe :

  • Copie automatique sur un autre cloud (multi-cloud) ou sur un serveur interne.
  • Sauvegarde régulière et vérifiée (test de restauration).
  • Conservation sur un support chiffré et hors ligne (cold storage) pour les données critiques.

5. Surveiller et auditer en continu votre environnement cloud

La sécurité n’est pas un état fixe : c’est un processus continu.
Mettez en place une surveillance active de votre infrastructure cloud :

  • Analyse des journaux d’accès et des tentatives de connexion.
  • Détection d’anomalies ou de comportements inhabituels.
  • Alertes automatiques en cas d’activité suspecte.

Les outils de Cloud Security Posture Management (CSPM) peuvent vous aider à identifier et corriger les erreurs de configuration avant qu’elles ne soient exploitées.

6. Former vos équipes à la sécurité du cloud

La sécurité technique ne suffit pas si les utilisateurs ne sont pas sensibilisés.
Un simple clic sur un lien de phishing peut compromettre tout un système.
Organisez des sessions régulières pour apprendre à :

  • Reconnaître les tentatives de fraude.
  • Choisir et gérer des mots de passe solides.
  • Manipuler les données sensibles selon la politique interne.
  • Signaler un incident sans délai.

💡 Faites signer une charte de bonne utilisation du cloud à chaque collaborateur.

7. Appliquer une politique de classification des données

Toutes les données n’ont pas la même sensibilité.
Classez-les selon leur niveau de criticité :

  • Public (sans enjeu de confidentialité).
  • Interne (non destinées à l’extérieur).
  • Confidentiel (impact fort en cas de fuite).
  • Critique (ex. données clients, financières, médicales).

Cette hiérarchisation permet d’appliquer le bon niveau de sécurité au bon endroit (ex. chiffrement renforcé pour les données critiques).

8. Gérer la conformité et la gouvernance

Le cloud doit être intégré dans votre politique de gouvernance des données.
Documentez vos processus :

  • Qui a accès à quoi ?
  • Où les données sont-elles stockées ?
  • Quelle est leur durée de conservation ?
  • Comment les supprimer de manière sécurisée ?

Ces éléments sont essentiels pour répondre aux obligations du RGPD et d’audits de conformité.
Un bon outil de Data Loss Prevention (DLP) peut également empêcher les fuites accidentelles de données.

9. Mettre en place une stratégie Zero Trust

Le modèle Zero Trust repose sur une idée simple : ne jamais faire confiance par défaut.
Chaque tentative d’accès doit être vérifiée, même si elle provient du réseau interne.

Les principes clés :

  • Vérification systématique des identités.
  • Surveillance des terminaux (PC, smartphones, tablettes).
  • Segmentation du réseau pour limiter la propagation d’une attaque.
  • Application stricte des politiques de sécurité.

Cette approche, adoptée par les grandes entreprises, se démocratise aujourd’hui grâce aux solutions cloud natives.

10. Anticiper et gérer les incidents de sécurité

Même avec toutes les précautions, le risque zéro n’existe pas.
Préparez un plan de réponse aux incidents clair :

  1. Détection rapide.
  2. Isolement du système touché.
  3. Notification interne et externe (clients, autorités si RGPD concerné).
  4. Analyse post-incident.
  5. Mesures correctives pour éviter la répétition.

💡 Réalisez des simulations de crise une à deux fois par an pour tester vos procédures.

Sécuriser vos données dans un environnement multi-cloud

De nombreuses entreprises utilisent plusieurs fournisseurs à la fois (AWS, Azure, Google Cloud, OVH…).
Le multi-cloud augmente la résilience, mais aussi la complexité de la sécurité.

Pour garder le contrôle :

  • Centralisez les politiques d’accès et de chiffrement.
  • Harmonisez les configurations.
  • Utilisez des outils de gestion unifiée de la sécurité (CSPM, SIEM).

Cela permet d’éviter les “angles morts” où une configuration isolée devient une faille exploitable.

Et pour les PME ?

Les petites entreprises se croient souvent à l’abri, faute d’intérêt pour les cybercriminels. C’est une erreur.
Les pirates automatisent leurs attaques, et les PME mal protégées sont souvent des cibles faciles.

Priorisez :

  1. Le chiffrement des données sensibles.
  2. L’authentification multifacteur.
  3. Les sauvegardes hors ligne.
  4. La sensibilisation du personnel.

💡 Rappel : une violation de données engage la responsabilité du dirigeant, même si la faille provient d’un prestataire externe.

La sécurité du cloud repose donc sur une approche globale : technique, organisationnelle et humaine.
Elle ne se résume pas au choix d’un bon fournisseur : elle implique une gouvernance rigoureuse, une vigilance constante et une culture de la cybersécurité partagée par tous.

Image de Thibault Baheux
Thibault Baheux
Tour à tour chef de projet puis manager d'équipe depuis 2008, je suis aujourd'hui directeur de projet indépendant. J'ai décidé via ce site de démocratiser la gestion de projets et de la rendre accessible à tous. Mes certifications : Prince2 Foundation, CompTIA Project+ certified, PSM1, PSPO1, Lean Six Sigma Black Belt.

Laisser un commentaire

Devenez un chef de projet performant

Et recevez dans votre boîte mail un exemplaire du guide « 15 facteurs-clés pour réussir vos projets ».

Ce guide est un condensé de conseils pratiques, tirés de mes 14 années d’expérience en pilotage de projets.