Lorsqu’on manage les risques d’un projet, on s’appuie sur plusieurs outils indispensables, tels que le registre des risques, la matrice des risques, ou encore le Risk Breakdown Structure (RBS), ou Structure de Répartition des Risques (SRR) en français.
Dans cet article, je vous explique ce qu’est le RBS, comment créer une structure comme celle-ci pour votre projet, et comment l’utiliser pour identifier les risques de votre projet.
Qu’est-ce que le RBS – Risk Breakdown Structure ?
Le Risk Breakdown Structure (RBS), ou structure de répartition des risques, est un organigramme qui décompose un projet en risques, eux-mêmes classifiés selon des grandes catégories.
Chaque catégorie de haut niveau est ensuite découpée en plusieurs sous-catégories, elles-mêmes détaillées en risques.
Les risques sont ainsi identifiés et cartographiés pour le projet, et peuvent ensuite être analysés et évalués.
On choisit généralement un modèle de RBS qui s’applique à toute l’organisation et à l’ensemble de ses projets. On peut ainsi plus facilement comparer les risques des différents projets entre eux, et centraliser l’ensemble des risques si l’entreprise fait du pilotage par les risques.
Selon une étude du PMI sortie en 2022, il existe un lien étroit entre la quantité de gestion des risques entreprise dans un projet et le niveau de succès du projet. Les projets les plus réussis utilisent davantage de gestion des risques.
Je vous encourage donc à vous faire la main sur le Risk Breakdown Structure, pour ne passer à côté d’aucun risque sur votre projet.
Pour aller + loin : Dans cet article, je vous explique les différences entre un WBS, un OBS, un RBS et un PBS.
Structure RBS pour un projet
Pourquoi utiliser une structure de répartition des risques ?
Faire le Risk Breakdown Structure de votre projet vous aide à identifier les risques de votre projet.
Ce n’est pas indispensable, mais c’est tout de même vivement recommandé, car ce RBS peut vous apporter les avantages suivants :
- Présenter les risques dans un format facile à comprendre.
En regroupant les risques par catégories, le RBS permet à n’importe quelle partie prenante d’avoir une vue d’ensemble sur les risques spécifiques d’un projet, par exemple les risques technologiques. - Identifier les parties d’un projet les plus risquées.
Si une catégorie de risques se démarque, cela donne un signal fort au chef de projet, qui devra porter son attention sur cette typologie de risques, afin de les mitiger ou de les atténuer. - Déterminer le niveau d’exposition aux risques du projet.
Le RBS permet de déterminer le niveau d’exposition global d’un projet aux risques, et de prendre une décision éclairée, à savoir : doit-on y aller ou pas ? Est-ce que ce niveau de risques correspond à notre seuil de tolérance aux risques ? - Ne pas oublier de risques.
En passant en revue chaque typologie de risques, on s’assure ainsi de ne pas en oublier, ce qui pourrait par la suite s’avérer catastrophique. - Comparer les risques entre projets.
Enfin, si la même structure RBS est utilisée entre vos projets, vous pourrez comparer leurs risques entre eux, et arbitrer. Cette approche est particulièrement utile en gestion de programmes ou en gestion de portefeuille de projets.
Types de risques
Vous pouvez découper votre structure de répartition des risques selon :
- La hiérarchisation de votre WBS.
Cette approche est utile pour identifier les risques associés à chacune des activités et tâches de votre projet, mais elle ne permet pas d’avoir une vue d’ensemble des principaux risques financiers de votre projet, par exemple. - Les grandes typologies de risques.
Cette approche est parfaite pour regrouper les risques en catégories, et ainsi avoir une vision d’ensemble. Vous ne pourrez cependant pas directement rattacher ces risques à vos activités et tâches.
Personnellement, je préfère l’utilisation des typologies de risques, car ça simplifie la vie lors des reporting et comités de pilotage.
Les parties prenantes impliquées dans le projet comprennent d’un coup d’œil les risques inhérents au projet, sans pour autant rentrer dans le détail opérationnel.
Parmi les principales catégories de risques, on peut noter :
- Les prérequis.
- Les risques technologiques.
- Les risques financiers.
- Les risques juridiques et réglementaires.
- Les risques sociaux et organisationnels.
- Les risques externes.
Pour aller + loin : Consultez cet article pour découvrir les 13 grandes typologies de risques que vous pouvez rencontrer sur un projet.
Comment créer et utiliser un RBS pour son projet ?
Voici une méthode en 4 étapes afin de créer votre RBS et de le renseigner.
1 ) Identifiez les catégories de risques
Commencez par identifier les principales catégories de risques qui concernent votre projet.
La liste peut varier en fonction des organisations et des projets, mais je vous conseille globalement d’y faire figurer :
- Les risques organisationnels.
- Les risques managériaux.
- Les risques technologiques.
- Les risques numériques.
- Les risques contractuels.
- Les risques juridiques / réglementaires.
- Les risques financiers.
- Les risques environnementaux.
- Les risques politiques.
- Les risques externes.
2 ) Créez des sous-catégories
Pour chacune des typologies de risques identifiées, découpez-la en sous-catégories, afin de catégoriser de façon plus spécifique vos risques.
Par exemple, une entreprise de construction BTP qui répertorie les « dangers environnementaux » comme une catégorie de risque peut créer des sous-catégories distinctes pour les intempéries sévères (pluie, tempête) et les sécheresses, afin de les aider à créer des plans séparés pour chacune.
3 ) Listez vos risques
Pour chacune des sous-catégories listées, identifiez les risques de votre projet.
Commencez de façon large, puis rentrez de plus en plus dans le détail opérationnel afin d’identifier des risques de plus en plus précis.
Ne vous préoccupez pas de si cela vous semble improbable. Vous pensez à un risque ? Inscrivez-le.
L’analyse de la probabilité et de l’impact de ce risque se fera plus tard. Et si on le juge improbable, ou insignifiant, alors tant mieux.
Mais au moins, vous n’aurez pas de mauvaises surprises.
4 ) Identifiez et gérez vos risques
Maintenant que vos risques sont identifiés, je vous conseille de les reporter dans un registre des risques, afin de les détailler, de les évaluer, et de choisir la réponse à apporter.
Concrètement, cela signifie :
- Déterminer la probabilité de survenance du risque.
- Identifier son impact s’il devait se produire.
- Choisir le plan d’atténuation à mettre en place.
Pour aller + loin : Je vous invite à consulter cet article pour découvrir en détails comment analyser et évaluer vos risques projet.
RBS, registre des risques & matrice des risques : Quelles relations ?
Pour faire simple, lorsque vous souhaitez identifier, traiter et piloter les risques projet, vous devrez utiliser ces trois outils :
- RBS, ou Risk Breakdown Structure.
Le RBS permet dès le démarrage de votre projet d’identifier les risques inhérents à votre projet, qu’il s’agisse aussi bien de risques technologiques, financiers, juridiques, … - Registre des risques.
Le registre des risques est un tableau contenant l’ensemble des risques de votre projet. Ces risques sont détaillés, ainsi que la stratégie de réponse que vous souhaitez apporter, afin de limiter leur imapct ou de les empêcher de se produire. - Matrice des risques.
La matrice des risques vous permet de cartographier vos risques et de visualiser leur niveau de criticité, à partir du niveau d’impact et de la probablité de survenance. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur les risques les plus critiques.
Pour aller + loin : Dans cet article, je vous explique comment utiliser de façon complémentaire le registre et la matrice des risques.
Exemples de RBS
Voici quelques exemples de RBS – Risk Breakdown Structure, que l’on peut trouver sur le site du PMI – Project Management Institute.
- RBS générique, à adapter en fonction de votre projet.
Exemple de RBS – Risk Breakdown Structure
- RBS pour un projet de développement de logiciel informatique.
Exemple de RBS
- RBS pour un projet de construction
Exemple de RBS