On est tous d’accord pour dire que le diagramme de Gantt est ZE outil de planification projet le plus utilisé au monde.
Il fait des merveilles sur les projets traditionnels, mais cet outil est-il vraiment adapté à la gestion de projet agile ? Rien n’est moins sûr. Réponse dans l’article.
Diagramme de Gantt : définition rapide
Un diagramme de Gantt est une représentation graphique et facilement compréhensible de la planification des tâches d’un projet dans le temps. Chaque barre représente une tâche, sa longueur étant égale à sa durée, les extrémités correspondant aux dates de début et de fin de la tâche.
C’est l’un des outils les plus connus et utilisés au monde en gestion de projet.
Et ça ressemble à ça :
Exemple d’un diagramme de Gantt
Pour aller + loin : Cliquez ici pour découvrir tous les avantages à l’utilisation d’un diagramme de Gantt pour vos projets.
Peut-on utiliser le diagramme de Gantt avec les méthodes agiles ?
Le diagramme de Gantt n’est pas un choix recommandé pour les méthodes agiles. Il est redoutable sur le prévisionnel, mais ne permet pas de flexibilité, et surtout ne permet pas de s’adapter constamment à un contexte évolutif.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Jeff Sutherland, le co-créateur du framework Scrum, a banni cet outil de panification projet depuis 1993 lorsqu’il a inventé Scrum.
Le Gantt est en effet parfait dans un projet où l’on connaît les délais et le périmètre à l’avance. On parle alors de méthodologies prédictives, ou de projets séquentiels.
Mais cet outil n’a jamais été développé pour être utilisé dans un contexte hautement évolutif comme on rencontre en agilité. L’organisation en itérations courtes typique de l’agilité, et la priorisation par la valeur à chaque début de sprint vont également à l’encontre de l’idée du diagramme de Gantt.
En effet, sur un projet agile, il n’existe pas d’estimation en durée précise de chaque tâche. Les tâches n’ont pas non plus de dates de début et de fin : elles doivent être réalisées au cours du sprint en cours. Enfin, chaque tâche est indépendante des autres, afin de garder le product backlog simple, tout en évitant l’effet tunnel.
Le Gantt, qui permet d’afficher les liens de dépendances entre chaque tâches perd donc son utilité première.
Vous n’êtes pas encore convaincu que le Gantt n’est pas adapté à l’agilité ? Voici d’autres arguments qui plaident en sa défaveur :
- De nouvelles tâches sont ajoutées continuellement au backlog produit.
En fonction de l’apprentissage de l’équipe et de l’émergence des besoins. - Certaines tâches disparaissent du backlog si elles n’ont plus d’utilité.
Le backlog est régulièrement nettoyé, afin de ne garder que le strict nécessaire, et que les items qui apportent une valeur ajoutée au client. - C’est l’équipe de développement qui choisit quoi intégrer à chaque sprint, ce n’est pas le planning qui dicte quoi faire quand.
Les items sont « tirés » du backlog produit afin de les intégrer au sprint backlog. Ceux-ci répondent généralement à l’objectif de sprint que devra atteindre l’équipe a la fin du sprint, bien que ce ne soit pas strictement nécessaire. - La première valeur agile est : « Les individus et leurs interactions, de préférence aux processus et aux outils ».
Les méthodes agiles sont très permissives dans les outils utilisés. Mais ceux-ci ne prévalent jamais aux échanges humains et aux interactions. Si l’outil cesse d’apporter un bénéfice, on cesse de l’utiliser, tout simplement.
Alternatives agiles au diagramme de Gantt
Lorsque vous pratiquez une méthodologie agile telle que Scrum ou Kanban, il existe des alternatives au diagramme de Gantt plus intéressantes pour vous et qui s’adapteront mieux à votre contexte agile : la roadmap produit, le scrumboard ou encore le tableau Kanban.
Roadmap produit agile
Il s’agit d’un document court (tenant sur 1 seule page si possible) ou d’un tableau Kanban, qui donne une image du parcours possible de l’avancement produit. On y voit alors le produit s’enrichir dans le temps de nouvelles fonctionnalités.
Mais ce parcours de l’avancement produit et des product release n’est pas gravé dans le marbre. Il est changeant, évolutif. C’est le propre des méthodes agiles.
Pour aller + loin : Je vous explique en détails dans cet article ce qu’est une roadmap agile et comment bien la créer.
Exemple de roadmap agile
Scrumboard
Il s’agit d’un tableau de management visuel représentant l’avancement du travail de l’équipe. Il peut intégrer les items en cours de développement dans le backlog de sprint, des indicateurs tels que le burndown chart, ou toute autre information utile à l’équipe agile.
Scrum est très permissif sur la manière de créer son Scrumboard, c’est à l’équipe de décider quoi mettre dessus, puis de le faire vivre et évoluer au gré des besoins.
Exemple d’un Scrumboard mural
Pour aller + loin : Je vous explique en détails dans cet article ce qu’est un Scrumboard et comment bien le créer.
Tableau Kanban
Il s’agit d’un tableau de management visuel représentant le travail à réaliser, le travail en cours, et le travail terminé. Contrairement au Scrumboard, le Kanban board met l’accent sur les flux de travail et les processus.
Son apparence est libre, bien que la version de base soit la plus répandue, avec 3 colonnes : A faire, En cours, Terminé. C’est notamment ce que l’on voit dans des applications comme Trello.
Les colonnes de votre tableau Kanban devraient cependant calquer votre organisation dans l’équipe et/ou dans l’entreprise.
Exemple d’un tableau Kanban
Pour aller + loin : Je vous explique en détails dans cet article ce qu’est un Kanban board, et comment bien le créer.