12 stratégies de réponse aux risques d’un projet

Table des matières

Une fois que vous avez identifié les risques de vos projets et qu’ils sont classifiés selon leur probabilité de survenance et les impacts qu’ils peuvent engendrer, il est maintenant temps d’y apporter les réponses adaptées.

Dans cet article, je vous explique les 12 stratégies que vous pouvez utiliser pour répondre aux risques et aux opportunités d’un projet.

7 stratégies pour traiter les risques négatifs

 Maintenant que vous avez classé vos risques par priorité, vous devez décider pour chacun d’entre eux de la marche à suivre.

Cette stratégie vous permettra de mettre en place un plan de réponse aux risques, pour chacun des risques présents dans votre registre des risques.

Voici les 7 stratégies que vous pourrez utiliser afin de traiter vos risques négatifs :

  1. Éviter le risque.
  2. Accepter le risque.
  3. Prévenir le risque.
  4. Limiter les impacts.
  5. Escalader le risque.
  6. Transférer le risque.
  7. Partager le risque.

Je vous explique tout ça en détails.

1 ) Éviter

Éviter le risque signifie que vous allez agir sur la cause racine du risque, afin de l’éliminer définitivement. 

C’est la première stratégie à explorer pour les risques que vous avez identifié, qu’ils soient opérationnels, managériaux ou stratégiques

Par exemple, si vous identifiez un risque de démotivation dans l’équipe projet, vous pourriez retirer de l’équipe la personne qui est en conflit ouvert avec les autres membres.

2 ) Accepter

On l’oublie souvent, mais accepter le risque est une option tout à fait valable. 

Concrètement, cela veut dire que vous ne faites rien pour anticiper le risque. Vous ne mettez pas de plan d’action en place, et vous attendez de voir ce qu’il se passe.

Et si le risque se produit, alors vous réagirez en fonction.

Par exemple, quand vous vous lancez en tant qu’entrepreneur, il y a toujours un risque que ça ne marche pas. Mais vous l’acceptez et vous y allez quand même.

Cette stratégie est adoptée dans trois cas de figure :

  • La probabilité du risque est faible.
    Le risque a tellement peu de chance d’arriver que vous misez sur le fait qu’il ne surviendra pas pendant votre projet.
  • L’impact du risque est  faible voire négligeable.
    Les impacts sur votre projet sont tellement minimes que ça ne vaut pas le coup de déployer l’artillerie lourde, même si la probabilité d’apparition est élevée.
  • Le plan d’action coûte plus cher à mettre en place que les impacts financiers du risque.
    Parfois, les mesures de prévention coûte plus cher à mettre en place que ce que le risque coûterait à l’entreprise s’il devait arriver.

3 ) Prévenir

Prévenir un risque signifie que vous allez faire en sorte de limiter ses chances d’apparition, en travaillant sur les facteurs déclenchant le risque. 

Pour cela, vous mettez en place un plan de prévention du risque, qui consiste à baisser la probabilité de survenance du risque, voire de l’annuler.

Cette stratégie est à privilégier lorsque la probabilité d’un risque est élevée, et que son impact va de modéré à élevé.

Par exemple, si j’estime qu’il y a un risque que mes experts ne soient pas disponibles en temps et en heure sur mon projet, parce qu’ils travaillent sur plusieurs projets en parallèle, je peux mettre en place un plan de prévention pour doubler la compétence, et faire en sorte d’avoir un backup ayant les mêmes compétences au cas où.

4 ) Limiter

Limiter le risque revient à limiter son impact pour le projet, grâce à la mise en place d’un plan d’atténuation des risques (on parle aussi de plan de mitigation).

On accepte donc que le risque puisse se produire, mais on limite grandement ses impacts, voire on le neutralise totalement.

Cette stratégie est à privilégier lorsque la probabilité va de faible à modéré, mais que l’impact du risque est moyen ou élevé.

Vous allez alors chiffrer en Euros l’impact du risque, et faire en sorte que votre plan d’atténuation ne dépasse pas cette somme.

Par exemple, pour un projet de migration de datacenter à datacenter, si je déplace le disque dur contenant les données par un transporteur, il serait sage de faire une copie et de prévoir un second mode de transfert des donnés, au cas où, pour éviter le plantage du projet. 

5 ) Escalader

Escalader un risque signifie que vous le faites remonter à quelqu’un d’autre dans votre hiérarchie, disposant du pouvoir et des autorisations nécessaires pour agir.

Vous lui transmettez ainsi la responsabilité de le résoudre.

Cette stratégie est à privilégier notamment dans le cas des risques stratégiques, sur lesquels vous n’avez pas les responsabilités, les connaissances ou les droits d’accès pour agir.

Par exemple, s’il existe un risque concernant la réputation de l’entreprise, vous pouvez décider de l’escalader à un membre du comité de direction qui pourra agir auprès du client pour le rassurer.

6 ) Transférer

Transférer le risque signifie que vous transférez la responsabilité du risque et des impacts négatifs à une tierce personne. 

Cette stratégie est à privilégier dans le cas où les risques ne peuvent pas être évitables pour votre organisation, ou si le plan d’action est trop onéreux à mettre en place en interne par rapport à son impact financier.

Par exemple, faire appel à de la sous-traitance, signer un contrat avec un fournisseur ou un prestataire, souscrire à une assurance ou à une assistance technique supplémentaire sont autant de manières de transférer le risque et sa responsabilité à une autre entité.

7 ) Partager

Partager le risque signifie que vous décidez de le répartir entre plusieurs personnes, plusieurs partenaires, plusieurs équipes afin d’en atténuer les effets.

Cette stratégie est à privilégier quand le risque ne peut pas être évité. Elle est souvent choisie dans les projets d’innovation, ou lorsqu’on souhaite créer des synergies entre entreprises.

Par exemple, vous pouvez décider de créer un centre d’appel commun entre deux sociétés concurrentes, afin de mutualiser les coûts et d’éviter les risques de surcoût des opérations.

5 stratégies pour répondre aux opportunités (risques positifs)

Un risque n’a pas forcément des impacts négatifs. Il existe en effet des risques positifs, qu’on appelle couramment des opportunités, afin d’éviter d’embrouiller les parties prenantes qui maîtrise pas les aspects de la gestion de projet.

Tout comme les risques d’un projet, vous avez plusieurs stratégies pour répondre de la manière la plus adaptée aux opportunités que vous avez détecté :

  • Exploiter l’opportunité.
  • Améliorer le risque positif.
  • Escalader l’opportunité.
  • Partager le risque positif.
  • Accepter l’opportunité.

1 ) Exploiter

Exploiter un risque positif (ou une opportunité) signifie que vous allez agir de sorte à augmenter les bénéfices que cette opportunité peut vous apporter. 

Vous allez donc mettre en place un plan d’action pour renforcer ses impacts positifs sur le projet. C’est la stratégie inverse au fait de limiter un risque.

Par exemple, si vous détectez une opportunité de remporter un nouveau contrat, vous pouvez décider de faire une offre qui ne se refuse pas, bien taillé, avec une promesse de qualité et de valeur ajoutée, et à un prix compétitif.

2 ) Améliorer

Améliorer une opportunité signifie que vous allez faire en sorte de maximiser ses chances d’apparition. C’est la stratégie inverse à la prévention des risques.

Par exemple, si vous avez identifié une technologie prometteuse pour un projet qui pourrait vous faire gagner du temps, vous pouvez mener une étude de marché, faire un état de l’art ou encore mettre en place un POC (Proof Of Concept) afin de maximiser les chances que cette technologie soit intégrée à votre projet.

3 ) Escalader

Escalader un risque positif ou une opportunité signifie que vous confiez le traitement de cette opportunité à quelqu’un de plus haut placé que vous dans la chaîne hiérarchique, ou à un expert métier. 

Cette stratégie est à privilégier quand vous détectez une opportunité mais que vous n’êtes pas en mesure de l’exploiter ou de l’améliorer, par manque de pouvoir, de responsabilités, de connaissances ou d’accréditations.

Par exemple, si vous détectez une opportunité de faire du business avec l’un de vos clients, vous pouvez escalader ce risque au directeur commercial, pour qu’il discute stratégie avec ce client.

4 ) Partager

Partager une opportunité signifie que vous décidez de répartir la responsabilité de ce risque positif sur plusieurs personnes, afin de favoriser son apparition et de maximiser les bénéfices.

Que ce soit dans l’équipe projet ou en dehors, ces personnes peuvent à leur tour essayer d’exploiter cette opportunité. A plusieurs, vous aurez plus de chances que le risque se produise.

Par exemple, le fait de créer une centrale d’achat pour plusieurs entités permet de bénéficier d’un pourcentage sur les prix, grâce à la commande en volume. C’est d’ailleurs la stratégie adoptée par la grande distribution avec ses fournisseurs.

5 ) Accepter

Enfin, vous pouvez accepter l’opportunité, ce qui signifie que vous ne faites rien, et attendez de voir ce qui se produit naturellement. 

Cette stratégie est à privilégier lorsque votre opportunité à un impact faible à modéré.

Par exemple, vous identifiez une opportunité d’être plus efficace dans la réalisation du projet, ce qui vous fera gagner du temps et de l’argent. Vous acceptez cette opportunité en l’état, sans chercher à la maximiser ou à favoriser son apparition, car cela pourrait engendrer de nouveaux risques émergents.

Pour aller + loin : Découvrez dans cet article comment gérer un projet complexe.

Image de Thibault Baheux

Thibault Baheux

Tour à tour chef de projet puis manager d'équipe depuis 2008, je suis aujourd'hui directeur de projet indépendant. J'ai décidé via ce site de démocratiser la gestion de projets et de la rendre accessible à tous. Mes certifications : Prince2 Foundation, CompTIA Project+ certified, PSM1, PSPO1, Lean Six Sigma Black Belt.

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