Pour comprendre l’approche agile Scrum, il est nécessaire de bien comprendre les fondamentaux, comme les valeurs à la base de Scrum ou ses principes.
Dans cet article, je vous explique en détails les 6 principes qui sous-tendent Scrum dans son ensemble.
Les 6 principes de Scrum
Scrum dispose également de six principes qu’il est nécessaire d’appliquer pour déployer pleinement le framework Scrum dans l’entreprise.
Chacun de ces principes doit être utilisé, sans exception. Il n’y a aucune négociation possible à ce sujet.
Voici les 6 principes qui sous-tendent la méthodologie Scrum :
- Processus empirique.
- Auto-organisation.
- Collaboration.
- Priorisation basée sur la valeur.
- Délimité dans le temps.
- Développement itératif.
Tout comme les valeurs Scrum, l’application de ces principes permet de faire émerger les trois piliers de Scrum : la transparence, l’inspection et l’adaptation.
1 ) Principe n°1 : Processus empirique
Plutôt que d’établir un plan détaillé sur 3 ans, d’essayer de tout anticiper et de tout prévoir à l’avance avant même de démarrer la phase de développement (méthode prédictive), Scrum préfère se reposer sur l’observation et l’expérimentation (méthode empirique).
Une équipe Scrum fait du mieux qu’elle peut avec ce qu’elle a. Les évaluations sont effectuées et les décisions sont prises avec les informations disponibles à cet instant-là par l’équipe.
Ainsi, une équipe qui travaille de manière empirique est une équipe qui agit et prend des décisions sur la base de faits, d’expériences, d’observations et de preuves.
2 ) Principe n°2 : Auto-organisation
Une équipe ne peut bien s’organiser et travailler que si elle est auto-organisée, en opposition au micro-management et au management « à la culotte » qu’affectionnent certains chefs de projet via les méthodes prédictives.
Une équipe auto-organisée est donc une équipe :
- Qui dispose d’un certain niveau de pouvoir décisionnel.
L’équipe doit être en capacité de prendre des décisions rapides pour résoudre des problèmes complexes et livrer le Sprint en temps et en heure. - Qui prend possession de sa façon de travailler.
Elle fait également évoluer son mode de travail grâce à l’état d’esprit « amélioration continue ». - Qui ne rend pas de compte à un chef de projet ou un manager hiérarchique.
Le Scrum Master est là pour conseiller l’équipe, pas pour prendre des décisions puis les imposer. Personne ne dit à l’équipe de développement comment faire son travail. - Qui explique au Product Owner et au Scrum Master comment elle compte s’organiser.
Et s’améliorer pour atteindre les objectifs des prochains sprints. Les Product Owner et Scrum Master n’ont pas le pouvoir de décision sur la manière dont l’équipe s’organise.
3 ) Principe n°3 : Collaboration
Pour atteindre les objectifs du Sprint, mieux vaut favoriser l’intelligence collective et travailler ensemble que de faire des choses chacun dans son coin.
C’est vrai pour n’importe quel projet, méthode agile ou pas, mais Scrum en a fait un principe fort.
Naturellement, lorsqu’on pense collaboration en équipe, on imagine les développeurs travailler main dans la main. Mais il ne faut pas oublier le Product Owner, ni les parties prenantes.
Collaborer, ce n’est pas développer dans son coin puis livrer quelques semaines plus tard son code au client.
Collaborer, c’est maintenir la discussion avec les utilisateurs finaux du produit et le Product Owner.
C’est prendre en compte les remarques et retours d’expérience du client et des parties prenantes afin d’améliorer le produit.
C’est travailler main dans la main, tous ensemble, afin de livrer un produit 100% personnalisé et adapté pour le besoin du client, qui répond aux exigences de qualité.
4 ) Principe n°4 : Priorisation basée sur la valeur
Scrum est un framework agile mettant l’accent sur la valeur apportée et perçue par le client.
L’équipe doit donc prioriser les tâches à réaliser en fonction de leur importance et de la valeur apportée pour les objectifs du client, mais également pour les utilisateurs finaux du produit.
Cette priorisation est un processus en constante évolution. En effet, ce qui n’était pas prioritaire hier peut le devenir demain.
L’équipe Scrum doit donc constamment réévaluer l’importance et la valeur associée à chaque tâche dans le backlog, afin de les prioriser intelligemment.
5 ) Principe n°5 : Délimité dans le temps
Le temps est sans doute la ressource la plus précieuse que nous avons.
Scrum l’a bien compris, et chaque événement doit se dérouler dans un cadre précis et dans un temps limité que l’on ne peut pas dépasser. Pourquoi ?
Car cela permet d’éviter les réunions projets qui s’éternisent, et donc permet de maintenir le niveau d’efficience de l’équipe.
Les événements concernés sont les suivants :
Événement | Fréquence | Durée |
---|---|---|
Sprint | Dès qu’un sprint se termine, un nouveau démarre. | De 1 à 4 semaines. |
Sprint Planning | Au démarrage de chaque nouveau sprint. | De 2 à 8 heures. |
Daily Scrum | Quotidiennement, les jours ouvrés. | 15 minutes maximum. |
Sprint Review | A la fin de chaque sprint. | De 1 à 4 heures. |
Rétrospective | A la clôture du sprint, après la sprint review. | De 45 minutes à 3 heures. |
Pour aller + loin : Je vous explique chacun de ces événements Scrum et comment bien les utiliser dans cet article.
6 ) Principe n°6 : Développement itératif
Scrum part du principe que les besoins sont en constante évolution.
L’équipe Scrum doit donc constamment s’adapter et réajuster le backlog : nombre d’éléments, priorisation des fonctionnalités, négociation, etc.
Afin de développer de meilleurs produits, répondant aux besoins des clients et utilisateurs finaux et aux exigences de qualité, Scrum, comme d’autres méthodes agiles, a fait le choix de cycles de développement itératifs.
Plutôt que de développer un produit dans son entièreté en une fois, on développe les fonctionnalités et on les livre les unes après les autres. Cela permet ainsi :
- D’accélérer le rythme de mise en production et de livraison.
- De confronter plus rapidement les utilisateurs finaux au produit.
- De vérifier si le résultat répond bien aux attentes.
- De prendre en compte les retours des clients et utilisateurs finaux, et d’adapter le développement du produit en conséquence.
A chaque cycle, l’équipe Scrum va chercher à s’améliorer, grâce à la fameuse rétrospective agile.