Les coûts cachés du cloud computing

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Le cloud computing séduit les entreprises par sa flexibilité, sa rapidité de déploiement et sa promesse de réduction des coûts. Pourtant, derrière cette apparente simplicité, se cachent souvent des dépenses imprévues. Cet article vous aide à identifier ces coûts cachés pour mieux évaluer la rentabilité réelle du cloud dans votre organisation.

  • Le cloud cache de nombreux coûts indirects (support, transfert, formation, conformité).
  • Le modèle à l’usage requiert un suivi précis de la consommation et des flux de données.
  • Le calcul du TCO et du ROI est indispensable avant toute migration vers le cloud.

Quels sont les coûts cachés du cloud computing ?

Le cloud computing semble économique au premier abord : pas d’achat de serveurs, pas de maintenance à gérer, et une facturation à l’usage. Pourtant, le modèle « pay as you go » cache de nombreuses subtilités financières, comme l’indique cet article de CIO-Online.

Pour bien maîtriser le cloud et éviter des coûts qui explosent, il est indispensable de mettre en place une stratégie FinOps lorsqu’on utilise un cloud public.

1. Les frais liés à la consommation réelle

La plupart des fournisseurs cloud (AWS, Azure, Google Cloud) facturent à la consommation. Une mauvaise estimation des besoins peut rapidement faire exploser la facture.

Chaque requête API, chaque Go de stockage, chaque transfert de données sortantes est comptabilisé.
Une simple erreur de configuration — comme un service laissé actif inutilement — peut générer des coûts importants, surtout dans les environnements de test ou de développement.

Conseil : mettez en place une politique de gouvernance cloud, avec des quotas et des alertes de consommation.

2. Les coûts de transfert de données

Les transferts de données sortantes (data egress) sont l’un des pièges les plus courants.
Les données sont gratuites à stocker, mais coûteuses à rapatrier.

Plus vous déplacez des volumes importants entre le cloud et vos systèmes internes, plus la facture grimpe.

Cela devient particulièrement visible lorsque l’on adopte une architecture hybride (mélange entre cloud et infrastructure locale).

Avant de migrer massivement vos données, simulez ces flux pour éviter les mauvaises surprises.

3. Les frais de support et de SLA avancé

Les offres de support basiques incluses dans les abonnements cloud sont souvent limitées.
Dès que vous souhaitez bénéficier d’un support 24/7, d’un accompagnement prioritaire ou d’un SLA (Service Level Agreement) renforcé, le coût augmente fortement.

Les grandes entreprises se voient souvent facturer des dizaines de milliers d’euros supplémentaires par an pour ces options, pourtant indispensables à la continuité d’activité.

4. Les coûts de montée en compétence interne

Passer au cloud suppose de repenser les processus IT, la sécurité, la supervision et parfois même les architectures logicielles.

Former les équipes à ces nouvelles compétences représente un investissement considérable.
Un ingénieur cloud certifié (AWS, Azure, GCP) coûte plus cher qu’un administrateur système traditionnel.

Sans stratégie d’accompagnement du changement, vous risquez de multiplier les erreurs de configuration, qui elles-mêmes entraînent des coûts indirects (arrêts de service, surconsommation, incidents de sécurité).

5. Les coûts de migration et de réversibilité

Migrer vers le cloud n’est pas gratuit.
Il faut analyser, transférer, adapter et tester chaque application.
Certains logiciels nécessitent même une refonte complète pour être compatibles avec le modèle cloud.

Et surtout, sortir du cloud peut coûter encore plus cher.
Les frais de rapatriement des données (egress fees), la dépendance technologique (vendor lock-in) et la reconfiguration d’une infrastructure locale peuvent représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros.

6. Les coûts de conformité et de sécurité

Le cloud ne dispense pas d’assurer la conformité réglementaire (RGPD, ISO 27001, etc.).
Certaines entreprises doivent ajouter des couches de sécurité spécifiques : chiffrement, sauvegardes, audit, stockage dans une zone géographique donnée.

Ces exigences se traduisent par des services additionnels facturés par les fournisseurs cloud.
De plus, en cas de manquement à la conformité, les sanctions financières peuvent être sévères.

7. Le coût du multi-cloud et de la complexité croissante

Pour éviter la dépendance à un seul fournisseur, certaines entreprises adoptent une stratégie multi-cloud.
Mais gérer plusieurs plateformes (AWS + Azure, par exemple) complique la supervision, le support et la sécurité.

Il faut alors multiplier les outils de gestion, les interfaces et les compétences internes.

La complexité se traduit souvent par une hausse des coûts opérationnels et une baisse de la performance globale.

Comment anticiper ces coûts cachés ?

Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel d’évaluer le TCO (Total Cost of Ownership) — le coût total de possession — sur plusieurs années.

Ne vous limitez pas aux abonnements mensuels. Intégrez tous les coûts directs et indirects liés au cloud :

  • Déploiement et migration.
  • Formation et support.
  • Sécurité et conformité.
  • Maintenance et supervision.
  • Réversibilité et évolutivité.

👉 Pour approfondir le sujet, consultez notre comparatif financier SaaS vs On-premise
Cet article explique pourquoi le modèle SaaS peut être plus rentable à court terme, mais pas forcément sur toute la durée de vie du projet.

Le ROI du cloud : une rentabilité parfois surestimée

Les promesses d’économies du cloud sont souvent présentées sans prendre en compte les frais cachés.
Pour mesurer la rentabilité réelle, il est nécessaire de calculer le ROI (Return On Investment) — le retour sur investissement — du projet cloud.

Cela implique de comparer :

  • Les gains de productivité et de flexibilité obtenus.
  • Les coûts directs et indirects identifiés.
  • La valeur créée à long terme.

Vous trouverez la méthode complète dans notre guide Comment calculer le ROI d’un logiciel de gestion de projet

Quelle place pour les logiciels cloud dans la gestion de projet ?

Les outils cloud sont aujourd’hui omniprésents dans le pilotage de projets : Trello, Asana, Monday, ClickUp, etc.

Ils offrent une collaboration fluide, un accès à distance et une mise à jour continue.

Mais avant d’adopter un logiciel de gestion de projet en mode cloud, il est crucial de considérer :

  • Le coût global de l’abonnement sur 3 à 5 ans.
  • Les frais liés à l’intégration avec d’autres outils.
  • La sécurité des données stockées.
  • La dépendance au fournisseur.

Un audit préalable vous permettra d’éviter les surcoûts et d’assurer la cohérence avec votre stratégie IT globale.

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Thibault Baheux
Tour à tour chef de projet puis manager d'équipe depuis 2008, je suis aujourd'hui directeur de projet indépendant. J'ai décidé via ce site de démocratiser la gestion de projets et de la rendre accessible à tous. Mes certifications : Prince2 Foundation, CompTIA Project+ certified, PSM1, PSPO1, Lean Six Sigma Black Belt.

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