25 conseils pour être un bon Scrum Master

Table des matières

Dans la vie, il y a deux catégories de personnes : les bons Scrum Master et les mauvais Scrum Master. C’est comme les chasseurs…Y’a des bons, y’a des mauvais.

Trêve de plaisanterie, vous êtes Scrum Master ou vous aspirez à le devenir, et vous vous demandez comment faire pour être un bon Scrum Master et être efficace dans votre rôle ?

Je vous explique tout ça dans cet article.

25 bonnes pratiques pour devenir un meilleur Scrum Master

1 ) Maîtriser Scrum sur le bout des doigts

Il ne suffit pas d’avoir lu une fois le guide Scrum et le manifeste agile, et d’avoir passé la certification PSM1 avec succès pour être un bon Scrum Master. Mais c’est un bon début.

  • Déjà, parce que l’agilité, c’est bien plus que ça, et que ça ne s’arrête pas à ces deux documents.
  • Ensuite parce que rien ne vaut la pratique.

La clé, c’est de maîtriser Scrum sur le bout des doigts, et de comprendre qu’un Scrum Master n’est pas le « chef » Scrum, mais plutôt la personne qui en a développé une véritable maîtrise. En tant que SM, vous êtes responsable de la bonne compréhension de Scrum et de sa mise en place, au sein de l’équipe agile mais aussi au sein de l’organisation.

Comment faire ? Vous devez développer votre culture agile, par exemple en suivant des experts de l’agilité sur Linkedin, en lisant des livres sur l’agilité et Scrum, en parcourant des articles.

Vous pouvez littéralement profiter de l’expérience, des connaissances, des compétences et de la sagesse d’autres personnes, pour vous améliorer en tant que Scrum Master. Vous auriez tort de ne pas le faire.

Je vous conseille personnellement les livres suivants, qui m’ont ouvert les yeux sur l’agilité (oui, j’aime lire, j’en ai toujours 3 ou 4 d’ouverts en même temps 😉 ):

2 ) Être au service de l’équipe, du Product Owner et de l’organisation

Le Scrum Master accompagne 3 entités distinctes en même temps :

  1. Le Product Owner (1 personne), afin de l’aider à développer sa vision produit et à prioriser son product backlog.
  2. L’équipe de développement (2 à 10 experts), afin de les coacher dans la compréhension et la mise en place des processus Scrum.
  3. L’organisation (plusieurs dizaines de personnes), afin de faciliter la communication et la compréhension entre eux et l’équipe Scrum.

Vous devez donc vous organiser afin de répartir votre temps entre ces 3 entités.

Mais attention : vous n’imposez pas de solution, vous ne dites pas comment faire ou quoi faire (même si vous en avez l’intime conviction), et surtout vous ne faites pas à la place de.

Votre rôle est de poser les bonnes questions, de soumettre votre avis, de donner de nouvelles perspectives. Mais un Scrum Master ne prend jamais la décision finale. C’est à l’équipe Scrum dans son entièreté que revient ce privilège.

3 ) Comprendre son rôle de Scrum Master

Pour exceller dans votre poste, vous devez bien comprendre quelles sont les différences entre un poste de Scrum Master et un chef de projet classique

Voici un petit rappel :

Un Scrum Master, ce n’est pas …Un Scrum Master, c’est plutôt …
Un chef de projetUn facilitateur et un coach
Un responsable d’équipeUn garant bienveillant, attentif, et à l’écoute
Une maman, qui surprotège son équipeUn agiliste convaincu qui incarne les valeurs agiles et qui incarne les principes agiles
Un secrétaire ou un assistantUn accompagnant et celui qui maîtrise l’agilité et Scrum
Le plus vieux des développeursQuelqu’un qui souhaite faire passer l’humain avant tout et qui a choisi d’être ici
Quelqu’un qui n’a pas envie de l’être ou à qui on l’a imposéQuelqu’un qui fait partie de l’équipe Scrum et qui veut la voir progresser
Un super-hérosUn acteur du changement, qui cherche de nouvelles idées, des outil, des jeux agiles pour aider l’équipe à débloquer les difficultés.

De plus, j’insiste vraiment sur un point : Être un scrum master, c’est un rôle à temps plein, ça doit vous occuper à 100%. Ce n’est pas une missions que vous prenez en parallèle d’autre chose. 

Être Scrum Master à temps plein, c’est l’assurance de pouvoir prendre du recul sur la situation et d’éviter la tête dans le guidon.

4 ) Se rendre disponible

Un Scrum Master doit être focus sur l’apport de valeur à l’équipe, au product owner et à l’organisation. Et pour cela, il doit se rendre disponible. 

Tout comme un manager, il doit laisser la porte ouverte et s’organiser au mieux pour pouvoir aider et assister les collaborateurs quand ils en ont le plus besoin.

5 ) Agir en tant que facilitateur et coach

Scrum est simple à comprendre, mais difficile à appliquer. La preuve ? Le guide Scrum tient en à peine 15 pages (contrairement à des méthodologies qui s’étendent sur des centaines de pages).

La contrepartie, c’est que ce n’est pas prescriptif. C’est à l’équipe de trouver l’organisation qui lui convient, et au Scrum Master de l’aider à déployer cette auto-organisation.

Dans ce contexte, le Scrum Master doit s’imposer comme un coach qui s’informe en continu sur le fonctionnement et l’application du framework.

En matière de coaching, les bons Scrum Masters peuvent faire trois choses :

  1. Étudier les frameworks et techniques Scrum et agiles de manière détaillée.
    Vous devez pouvoir répondre aux questions de votre Scrum Team, et vous devez pouvoir apporter des pistes pour résoudre les problèmes rencontrés par l’équipe. 
  2. Passer en revue les décisions, les pratiques et leurs impacts.
    Par exemple, en rétrospective de sprint, le Scrum Master peut faire part d’observations qui ne sont pas nécessairement évidentes aux yeux des collaborateurs concentrés sur leur échéance.
  3. Soutenir l’application, le respect et la mise en place du framework Scrum.
    C’est une chose de connaître le framework, mais c’en est une autre de l’utiliser. La plupart des équipes devront faire plusieurs essais pour trouver la bonne organisation, les bons indicateurs, et identifier les obstacles à éliminer.

6 ) Se montrer équitable

Avez-vous déjà eu un manager qui priorisait un certain groupe ? Ce n’est jamais agréable, surtout quand vous faites partie du mauvais groupe. C’est pour cela qu’il est essentiel d’être équitable pour devenir un bon Scrum Master.

  • Adopter une position neutre.
    Un Scrum Master ne peut pas préférer une idée plut^to qu’une autre, sous prétexte qu’il est pote avec telle ou telle personne. Il a une position neutre, au sein de l’équipe, mais également vis à vis des parties prenantes, et doit agir de façon objective.
  • Ne jamais juger, accuser ou pointer du doigt.
    Même lorsqu’une personne fait une grosse bourde, il ne pointe pas du doigt et n’accuse pas cette personne. Il constate l’erreur ou le problème, et demande à l’équipe ce qui peut être fait pour régler la situation.
  • Éviter les traitements préférentiels pour les petits favoris.
    Tout le monde est traité de la même manière, et la parole de chacun à le même poids.
  • Donner de l’attention à tous les membres de l’équipe.
    Le SM ne se range pas du côté du Product Owner, de l’équipe de développement, du management ou du client. Il consacre une attention égale à l’ensemble des participants d’un projet, et porte son attention à un instant t, là où elle se fait le plus sentir.
  • S’assurer que tout le monde ait la parole et soit écouté.
    Il s’assure également que tous les participants aient leur mot à dire lors des cérémonies Scrum (événements), et fait en sorte que chacun soit écouté, et entendu. Il vérifie également que les idées sont débattues sans mettre en porte-à-faux les personnes.
  • Adopter une position de médiateur.
    Enfin, lorsque des tensions naissent au sein de l’équipe, il se pose comme médiateur et les aide à passer outre le problème.

7 ) Identifier les causes profondes

Lorsque des imprévus surviennent en cours de route, et lors des rétrospectives, le Scrum Master aide l’équipe à analyser la situation pour mettre en lumière les problèmes sous-jacents.

En effet, on a souvent tendance à identifier des symptômes comme des causes, sans agir en profondeur, ce qui fera que tôt ou tard le problème ressurgira.

Le SM utilise des techniques d’identification et de résolution de problèmes, et les enseigne à l’équipe. On y retrouve par exemple l’analyse des causes racines, et la méthode des 5 pourquoi.

Il est essentiel d’identifier les causes profondes pour pouvoir garantir l’amélioration continue, qui est un pilier de l’approche agile.

8 ) Lever les obstacles

Lorsque des obstacles apparaissent, le Scrum Master se doit d’agir. Avec une nuance cependant :

  1. L’ostacle est technique et opérationnel.
    C’est à l’équipe de développement (les experts) de résoudre le problème. Le Scrum Master peut cependant les assister et les coacher pour les aider à identifier la source du problème et à la corriger.
  2. L’obstacle est d’ordre organisationnel ou administratif.
    Le SM va agir comme un facilitateur, et faire en sorte d’éliminer cet obstacle, pour aider l’équipe Scrum à se concentrer sur la production de valeur ajoutée pour le client.

Mettez votre solution en place et éliminez l’obstacle. Il peut être délicat d’éliminer des obstacles, mais il s’agit d’une activité essentielle pour garantir la réussite. Ne faites pas l’impasse là-dessus.

9 ) Chercher constamment à s’améliorer

En tant que Scrum Master, vous devez être en quête d’amélioration continue, pour vous mais aussi pour l’équipe.

Accordez-vous du temps chaque semaine pour rechercher de nouvelles techniques, de nouveaux outils, de nouveaux ateliers qui pourraient être intéressants de tester pour l’équipe.

Prenez également du temps pour prendre de la hauteur sur votre rôle de SM, et demandez-vous comment faire pour aider encore plus l’équipe à votre niveau.

Enfin, participez activement lors de la rétrospective, ne soyez pas seulement un acteur passif.

10 ) Savoir s’adapter

Que vous le vouliez ou non, les changements se produisent tout le temps, au niveau du projet, des priorités, de l’organisation. D’ailleurs, ça bouge tellement tout le temps que j’aime dire que les entreprises sont en perpétuelle transformation et réorganisation.

Vous devez accepter le changement. Parce que vous ne pouvez pas faire autrement.

D’ailleurs, c’est même au cœur de l’agilité et du cadre de travail Scrum.

Souvenez-vous de la 4ème valeur agile : La réponse au changement, de préférence au respect d’un plan.

La réponse au changement, de préférence au respect d’un plan.

Manifeste Agile – Valeur n°4

11 ) Oser secouer l’équipe quand elle en a besoin

Parfois, il est nécessaire de secouer et bousculer un peu l’équipe. Et vous devez oser le faire, même si ce n’est ni agréable ni confortable.

Je ne parle pas de dire à l’équipe qu’ils font de la merde. Car ce serait les accuser, les mettre en porte-à-faux et porter un jugement de valeur. Et ça, c’est dévastateur pour la confiance et la collaboration au sein de l’équipe, et la motivation de chacun. Si votre objectif est de détruire l’équipe et de faire échouer le projet, allez-y, continuez…

Ce que je vous propose, c’est d’expliquer votre constat et votre ressenti à l’équipe. De leur demander ce qu’ils en pensent, et surtout ce qu’on peut faire collectivement pour améliorer ça.

Vous pouvez aussi remettre en cause certaines décisions prises par la Scrum team. Même si le Scrum master ne prend pas la décision finale, il peut toutefois challenger l’équipe sur le sujet, surtout s’il a le sentiment qu’un mur arrive à vitesse maximale.

Par exemple, le SM peut aider l’équipe et le Product Owner à définir précisément des termes importants tel que la Definition of Done.

« Nous avions décidé que notre définition de ce qui est fini était……. Nous avons vu lors de la rétrospective que cette notion n’était en réalité pas forcément satisfaisante pour tous. Je vous propose d’en reparler. »

12 ) Réaliser que le produit, c’est l’équipe

En tant que Scrum Master, vous devez comprendre quelque chose. 

Le produit et la valeur ajoutée de celui-ci, ce n’est pas seulement le travail du Product Owner, mais celui de toute l’équipe Scrum. Scrum Master compris.

Bien sûr, le PO possède la vision produit et l’insuffle à l’équipe. Bien sûr, le Scrum Master est avant tout là pour faciliter les choses et coacher l’équipe.

Mais l’équipe de développement n’a pas pour seul mission que de pondre des fonctionnalités à tout va. Son rôle est plus profond que seulement prendre une fonctionnalité du backlog et la développer.

Invitez els experts à aller plus loin, à échanger avec le product owner autour du produit, des priorités, des fonctionnalités. Encouragez-les à challenger la vision du PO, et à apporter leur expertise, leur savoir et leurs compétences sur la table.

C’est un changement de paradigme pour tous ceux qui étaient auparavant chef de projet, je l’entends, mais c’est indispensable de le comprendre et le faire comprendre au sein de l’équipe.

Le PO n’est pas plus chef du produit que ne l’est l’équipe de développement. C’est leur travail commun qui fait qu’un projet réussit.

13 ) Laisser l’équipe construire son Scrum board

Le Scrum board, c’est le tableau de l’équipe, construit par l’équipe et pour l’équipe. Il représente de manière visuelle le processus de travail de l’équipe ainsi que son avancement dans l’atteinte de l’objectif de sprint et du product goal. 

Le Scrum Master doit veiller à ce qu’il soit à jour et reflète le processus actuel de l’équipe, certes, mais ce n’est surtout pas à lui de l’imposer ou de le modifier. C’est à l’équipe de développement de le faire.

Idéalement, c’est à l’équipe de le construire en partant de zéro. Mais si vous vous rendez compte qu’elle a du mal à partir d’une page blanche, vous pouvez proposer une première version, puis laisser l’équipe se l’approprier et le faire évoluer au fil du temps.

14 ) Garantir la sécurité

La sécurité est essentielle au bien-être des collaborateurs, à leur productivité et à leur réussite. Nous en avons tous fondamentalement besoin. Et vous aussi.

Sans la sécurité, nous ne pouvons pas apporter l’innovation, les contributions et les réussites dont notre Scrum Team et notre entreprise ont besoin.

Il s’agit de mettre en place un environnement de confiance dans lequel la curiosité, la prise de risque, le bouleversement des normes et les opinions sont présentés avec respect.

L’équipe de développement doit sentir qu’elle peut faire des essais et échouer sans crainte d’être jugée ou accusée.

Les collaborateurs doivent également sentir qu’ils disposent des responsabilités et de l’autonomie nécessaires pour mener à bien leur mission, sans entraves de la part de l’organisation (comme des processus inadaptés).

En tant que Scrum Master, vous devez savoir ce qui est dit, et ce qui est tu. Faites le maximum pour donner la parole aux collaborateurs les plus discrets. Ces stratégies aideront les Scrum Masters à montrer l’exemple aux autres en matière de sécurité. Dans ce contexte, la sécurité est la responsabilité de chacun et s’intègre à la culture de l’entreprise.

15 ) Analyser votre travail pour vous améliorer

Enfin, je vous conseille d’analyser régulièrement votre façon d’agir en tant que Scrum Master, et d’aller recueillir du feedback auprès de l’équipe et de l’entreprise.

Pour pouvoir accompagner de manière toujours plus efficace l’équipe de développement, le Product Owner et l’organisation, il faut que vous sachiez le temps, l’effort et l’énergie que vous y consacrez, mais aussi ce qui porte ses fruits et les domaines où vous pouvez être plus pertinent.

Dans la vidéo ci-dessous de Scrum Life, on vous propose un template pour analyser le temps, l’effort et l’énergie que vous consacrez à chacune des 3 entités (dev team, PO, entreprise), et mettre en place un plan d’action pour améliorer cela.

Pour aller + loin : Adoptez ces 8 postures en tant que Scrum Master pour gagner en efficacité et en crédibilité.

10 pièges à éviter en tant que SM

1 ) Demander des comptes à l’équipe

Le Scrum Master n’est pas un chef de projet, et n’a pas à se comporter comme tel. Il ne demande pas de comptes ni de rapports d’avancement à l’équipe.

De leur côté, le Product Owner et les experts ne sont pas redevables d’une quelconque manière au Scrum Master.

L’équipe rend des comptes à elle-même. Et c’est le Scrum board qui tient lieu de rapport d’avancement.

Qu’il soit affiché dans un bureau ou visible sur un logiciel, il est consultable par tous et permet de montrer avec transparence l’avancement de l’équipe sur le sprint en cours et dans l’atteinte de l’objectif du produit.

2 ) Fixer des indicateurs

Vous n’avez pas non plus à fixer des indicateurs pour l’équipe. En plus, mal mis en place, ils peuvent être destructeurs pour l’équipe. 

S’il y a besoin d’indicateurs à ajouter au management visuel du tableau, c’est à l’équipe elle-même de s’en rendre compte et de décider quel indicateur choisir.

Bien sûr, elle peut solliciter l’avis ou les conseils du Scrum Master. Mais il conseille, justement, il n’impose pas.

Pour aller + loin : Consultez cet article pour découvrir les 20 indicateurs agiles les plus utilisés.

3 ) Imposer le tableau Scrum à l’équipe

Le Scrum board est avant tout créé par l’équipe, pour l’équipe. Il reste bien sûr consultable par d’autres personnes (principe de transparence Scrum), mais c’est l’équipe qui décide de comment le construire, comment le faire évoluer et quels indicateurs ajouter ou enlever.

Vous pouvez cependant challenger l’équipe sur le sujet, surtout si vous vous rendez compte que la manière actuelle d’utiliser ce tableau de management visuel n’est pas efficiente.

4 ) Dire à l’équipe quoi faire et comment le faire

Vous n’êtes pas là pour materner l’équipe, ou vous comporter en « petit chef » pour leur dire quoi faire. 

Vous travaillez avec des professionnels, qui connaissent leur métier, qui ont développé une expertise, qui savent mieux que vous ce qu’il faut faire, et surtout qui sont en capacité de prendre des décisions.

Après tout, c’est pour ça qu’on les a recruté. Pour leur expertise et leur savoir, pas pour obéir aux désidératas de personnes qui en savent beaucoup moins bien qu’eux.

5 ) Animer systématiquement les réunions

Je vois trop souvent encore les Scrum Master planifier et animer les réunions d’équipe et les événéments Scrum. Mais il n’est écrit nul part dans le guide Scrum que c’est au SM de le faire. 

Vous ne me croyez pas ? Allez-y, prenez quelques instants pour le lire. 😉

Je n’ai pas dit que vous ne devriez jamais les animer non plus. Mais il y a un juste milieu.

Généralement, le Scrum Master les anime au début, pour montrer à l’équipe le déroulement de ces rituels. Puis il explique sa manière de faire, et passe le flambeau à l’équipe, pour qu’ils s’approprient ce moment, et qu’ils évitent de rendre compte au Scrum Master.

Mais ce n’est pas pour autant que vous pourez aller faire autre chose pendant ce temps-là. Que nenni. Votre présence aux événements Scrum est mandatory. Et ça, c’est bien écrit dans le guide Scrum. 😉

6 ) Prendre des notes et faire des comptes-rendus

Le Scrum Master n’est pas un assistant ou un secrétaire. Sous prétexte qu’il n’anime pas directement les réunions et qu’il est au service de l’équipe, on lui confie des « tâches ingrates ». 

Mais ce n’est pas comme ça que ça marche.

Déjà, gratter du papier pour gratter du papier, je ne suis pas certain que ce soit une manière efficace de s’occuper.Je ne suis pas sûr qu’un compte-rendu de réunion ait encore sa place en Scrum.

En gestion de projet classique, les comptes-rendus sont rédigés avant tout pour noter ce qui s’est dit en réunion et les décisions prises, pour se protéger plus tard en cas de conflit. 

Et pour l’avoir vécu, lorsqu’on note qui doit faire quoi dans un RIDA par exemple, on est généralement le seul, en tant que chef de projet, à prendre des notes. Les autres s’en foutent et quittent la salle la fleur au fusil. Et on passe notre temps derrière à courir après eux, pour qu’ils tiennent les engagements pris mais dont ils ne se souviennent plus.

ça, c’est STOP !

S’il est nécessaire de prendre des notes, les personnes concernées les prennent. Pas le Scrum Master. Pas un secrétaire désigné.

7 ) Chercher un coupable à chaque problème

Des difficultés, des problèmes, des imprévus et des aléas, il y en a tout le temps sur des projets. C’est même une marque de fabrique. Et un passage obligé pour tout chef de projet.

Et c’est tout aussi vrai sur les projets agiles et avec Scrum.

Lorsqu’une difficulté survient, plutôt que de chercher de qui c’est la faute pour rejeter la responsabilité et éviter les pénalités, le Scrum Master cherche à savoir comment on peut résoudre le problème, là, maintenant, et comment on peut faire en sorte qu’il évite de se reproduire.

L’erreur est humaine, et tout le monde peut en faire. Et c’est ok. Ce qui compte vraiment, c’est que cette personne comprenne son erreur et les implications, et la corrige derrière.

Plus qu’un droit à l’erreur, je dirais même que l’équipe Scrum à un devoir à l’erreur. Elle a le devoir de se planter, car c’est une occasion d’apprendre. L’erreur est une opportunité.

D’ailleurs, de nombreuses avancées et découvertes scientifiques ont été faites par erreur (par exemple, la pénicilline, le pace-maker et le post-it). C’est ce qu’on appelle la sérendipité, le fait de faire par hasard une découverte inattendue qui s’avère ensuite fructueuse.

8 ) Avoir d’autres missions en parallèle du rôle de Scrum Master

Il arrive parfois dans des organisations que le Scrum Master ait d’autres missions à mener. Il peut parfois s’agir d’un développeur, du Product Owner, du manager d’équipe ou d’un chef de projet.

Mais c’est selon moi une erreur.

Pour être réellement efficace, le SM doit faire sa mision à temps plein, pour éviter d’avoir d’autres préoccupations ou urgences à s’occuper.

Son rôle est d’être au service de l’équipe Scrum, du Product Owner et de l’organisation. Il interagit donc avec des dizaines de personnes, et ça devrait vous suffire pour comprendre que ça, c’est bien un emploi à temps plein.

9 ) Prendre l’équipe de haut

Même si le Scrum Master est plus expérimenté et plus mature niveau agile, ce n’est pas une raison pour prendre l’équipe de haut. Bien au contraire. 

Un bon SM est humble par nature, et est là pour faire grandir l’équipe, pas pour la rabaisser.

Partagez plutôt votre expérience et votre savoir, facilitez le travail de votre Scrum Team, coachez-les chaque fois que le besoin s’en fait sentir, et faites-les monter en compétences pour les amener là où vous voudriez qu’ils soient.

10 ) Avoir son propre agenda

Si vous la jouez perso, ça va mal se passer. 

Les jeux politiques, vous êtes censé les combattre, afin d’éliminer les obstacles pour l’équipe. Vous n’êtes pas censé en ajouter une couche.

Et si vous jouez pour votre propre gueule, pour avoir un avancement, pour récolter des lauriers ou autre, ça se sentira dans l’équipe. Et ça finira par se savoir.

Et je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c’est typiquement ce genre de choses qui peut dévaster une équipe et amener un projet aux portes de l’enfer.

Sans confiance au sein de l’équipe, il ne peut pas y avoir de collaboration efficace. La communication est beaucoup moins fluide qu’avant. Des tensions apparaissent. Et la qualité baisse.

Alors je vous le demande : Comment créer un produit de haute qualité et maximiser la valeur apportée au client au sein de l’équipe si tout le monde la joue perso ?

Image de Thibault Baheux

Thibault Baheux

Tour à tour chef de projet puis manager d'équipe depuis 2008, je suis aujourd'hui directeur de projet indépendant. J'ai décidé via ce site de démocratiser la gestion de projets et de la rendre accessible à tous. Mes certifications : Prince2 Foundation, CompTIA Project+ certified, PSM1, PSPO1, Lean Six Sigma Black Belt.

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