23 qualités essentielles pour devenir un bon chef de projet

Thibault Baheux

20 juin 2023 - minutes de lecture

Exercer le métier de chef de projet, c'est faire appel à de multiples compétences au quotidien pour piloter le projet, gérer l'équipe projet, communiquer et travailler avec l'ensemble des parties prenantes.

Le chef de projet se situe au milieu de tout le monde et doit à ce titre travailler avec l'ensemble des acteurs internes comme externes.Il est à la fois manager transversal et collaborateur, et il peut intervenir en mode transverse à tous les niveaux de l'entreprise.

C'est en quelque sorte un véritable couteau suisse, un chef d'orchestre, qui doit composer avec ce qu'il a (budget, contraintes de planning, équipe projet, imprévus, etc) afin de mener à bien son projet et atteindre les objectifs.

C'est un travail complexe, exigeant mais réellement passionnant. C'est pour cela que les chefs de projets sont généralement des profils expérimentés. 

Pour aller + loin : Consultez cet article pour découvrir quels sont les 15 plus gros avantages à être chef de projet.

Les 23 qualités du bon chef de projet

Pour réaliser ses projets et s'épanouir dans ses missions, le chef de projet doit donc développer de nombreuses qualités, que voici :

  1. Être un excellent communiquant
  2. Être organisé et rigoureux
  3. Maîtriser les spécificités métiers
  4. Être engagé et impliqué au quotidien
  5. Apprécier l'humain
  6. Comprendre ce qu'est un management de qualité
  7. Être lucide et pragmatique
  8. Avoir confiance en soi et en les autres
  9. Ne pas hésiter à dire non
  10. Avoir l'esprit d'équipe
  11. Faire preuve de transparence
  12. Prendre des initiatives et ne pas avoir peur de prendre des décisions
  13. Avoir du courage
  14. Être orienté client et orienté résultats
  15. Savoir gérer des conflits
  16. Être résilient et savoir gérer son stress
  17. Assumer ses responsabilités
  18. S'adapter et rester ouvert au changement
  19. Maîtriser les concepts agiles
  20. Rechercher et synthétiser l'information
  21. Être un facilitateur
  22. Être fin négociateur
  23. Prendre de la hauteur pour avoir une vue d'ensemble

1 ) Vous êtes un excellent communiquant

Le plus clair de son temps, le chef de projet va être amené à communiquer avec l'ensemble des parties prenantes, aussi bien à l'écrit qu'à l'oral. Il fait des points d'avancement, rédige des compte-rendus de réunion, anime des comités de pilotage, tient le client informé et traite des points de blocage rencontrés sur le projet.

Le chef doit donc être à l'aise en communication. Il peut pour cela s'appuyer sur la méthode des couleurs DISC afin d'adapter ses propos à ses interlocuteurs.

Il doit également faire preuve d'empathie et d'écoute active, afin de comprendre réellement ce que lui dit son interlocuteur et de se mettre à sa place, pour ensuite apporter la réponse la plus adaptée.

2 ) Vous êtes organisé et rigoureux

Le chef de projet doit gérer, piloter et suivre au quotidien le projet dans son intégralité. Concrètement, cela signifie qu'il doit s'assurer que le travail avance, que le planning est respecté, que la qualité est au rendez-vous et pour le budget alloué au projet.

Il doit donc jongler entre la liste des tâches à réaliser, maîtriser les dépendances entre ces différentes tâches, garder un œil sur le planning projet ainsi que sur l'état d'avancement actuel. Bref, le chef de projet ne doit jamais perdre le fil du projet.

Une bonne organisation est donc nécessaire afin d'éviter qu'il se noie sous la montagne de choses à réaliser.

Pour être bien organisé, il faut être rigoureux. Le chef de projet ne peut pas se permettre d'oublier une tâche, ou de passer à côté de quelque chose. Il doit ainsi faire preuve de rigueur dans tout ce qu'il entreprend, et suivre le projet de manière méthodique.

Attention toutefois à ne pas être rigide : le chef de projet doit rester ouvert au changement : évolution des besoins, planning bousculé, nouvelles méthodes de travail, ...

3 ) Vous maîtrisez les spécificités métiers

Si le chef de projet ne sait pas de quoi il parle, il lui est impossible de savoir si le projet est sur les bon rails ou pas.

En effet, comment communiquer avec des ingénieurs réseaux et télécoms si on ne maîtrise pas un minimum le sujet ? Comment peut-on prendre une décision qui va impacter l'ensemble du développement d'un outil et les utilisateurs finaux sans connaître un minimum l'outil et les processus internes de l'entreprise ?

Le chef de projet doit donc maîtriser les spécificités techniques et métiers du projet qu'il pilote pour agir avec efficacité. On ne demande pas forcément au chef de projet d'être un expert technique. Mais avoir des notions techniques et métiers peut véritablement aider au quotidien et fluidifier la communication avec l'ensemble des parties prenantes.

Vous voulez un exemple ?

Sur un projet de migration technique de baies de stockage informatique, j'ai repris la gestion du projet car des frictions étaient apparues entre mon prédécesseur et les experts stockage.

Les ingénieurs n'arrivaient pas à se faire entendre et comprendre par le chef de projet, et celui-ci s'évertuait à donner des tâches et des priorités sans queue ni tête. Car il n'avait aucune connaissance des spécificités techniques de ce domaine.

L'équipe projet a perdu patience et a considéré que le chef de projet ne sert strictement à rien sinon à ralentir le travail des autres.

En reprenant le sujet, les tensions étaient bien présentes. Je maîtrisais les notions techniques suffisantes pour parler le même langage que les ingénieurs, sans avoir conscience des spécificités des baies de stockage.

Mais cela a suffit pour qu'on se comprenne. Plutôt que d'imposer un planning, je leur ai proposé une version en demandant leur avis. J'ai cherché à comprendre ce qu'il devait faire, pour éviter d'être celui "qui pousse les tâches et attend que les autres fassent le job".

Et ça a fait toute la différence.

Savoir un minimum de quoi on parle, c'est l'assurance d'un pilotage projet réussi.

4 ) Vous êtes engagé et impliqué

Pour faire adhérer les autres au projet et fédérer l'équipe projet, le chef de projet doit déjà être engagé et impliqué à son niveau. Il doit être engagé à 100% dans la réussite du projet, et croire à ce qu'il fait.

En effet, si le chef de projet ne croit pas ni au projet ni à ces objectifs, alors il agira en dilettante, prendra des décisions à la va-vite et assurera un pilotage minimum avec légèreté. Tout le contraire de ce qui est nécessaire pour réussir ses projets !

Malgré les difficultés humaines et techniques, malgré un budget pas aussi conséquent qu'il aurait aimé, malgré l'adversité et malgré la résistance au changement qu'il rencontrera, le chef de projet doit garder foi en son projet et en la capacité de le mener à bien.

L'engagement et l'implication du chef de projet se communiquent à l'ensemble de l'équipe projet. Il doit en quelque sorte être un éternel optimiste et un "trouveur de solutions", pour atteindre les objectifs du projet malgré les contraintes et les embûches sur le parcours.

5 ) Vous appréciez l'humain

Si vous n'appréciez pas l'humain, si vous avez des difficultés à collaborer, si vous préférez travailler dans votre coin plutôt qu'en équipe, arrêtez-vous là : le métier de chef de projet n'est pas pour vous.

Être chef de projet, c'est gérer de l'humain au quotidien. Vous passez votre temps à communiquer, à échanger, à construire ensemble. Et comme sur un poste de management, vous ferez inévitablement face à des problématiques humaines : incompréhensions, frustrations, visions différentes et incompatibles, ego, conflits, ...

Et oui ! Gérer un projet ce n'est pas tranquille tous les jours.

Pour vous aider dans votre tâche, vous pouvez creuser la psychologie, les neurosciences, la PNL ou encore la communication non-violente.

6 ) Vous comprenez ce qu'est le management

Quoiqu'on en dise, un chef de projet est un manager.

Ok, je vous l'accorde, ce n'est pas un manager au sens classique du terme. Il n'a aucun pouvoir hiérarchique sur les membres de son équipe.

Cependant, le chef de projet a toute autorité sur son projet, et les membres de l'équipe projet doivent lui rendre des comptes sur l'avancement de leurs tâches respectives. Il agit ainsi en tant que manager transverse et peut piloter une équipe projet pluri-disciplinaire sans tenir compte de l'organisation en silos de l'entreprise.

D'ailleurs, les collaborateurs affectés au projet doivent également rendre des comptes à leur N+1. C'est lui qui reste le responsable hiérarchique validant les congés, gérant l'administratif avec les ressources humaines, et c'est également le manager hiérarchique N+1 qui fera passer les entretiens d'évaluation annuel.

Même s'il n'est pas le manager hiérarchique direct, le chef de projet utilise les mêmes outils et techniques de management pour assurer son management transversal.

Il est donc indispensable que vous compreniez ce qu'est le management, et que vous puissiez vous approprier les outils de management.

7 ) Vous êtes lucide et pragmatique

Un bon chef de projet se doit d'être lucide en toutes circonstances. Il doit garder un esprit critique sur la vie du projet, afin de pouvoir gérer les imprévus, fixer les priorités en fonction des urgences et disponibilités de chacun, et porter son attention sur les sujets importants.

Le chef de projet fait preuve de pragmatisme et, lorsqu'il juge que les exigences en terme de qualités, coûts et délais ne pourront pas être tenus, il alerte sans attendre les parties prenantes afin d'arbitrer une décision. Il vaut mieux se rendre compte qu'il est impossible de tenir la date de livraison d'un projet trois mois auparavant que la veille de la mise en production.

Vous serez challengé sur ce point au quotidien. La direction et les clients sont prompts à dire "on y va quand même coûte que coûte", sans tenir compte de vos recommandations. Il peut être tentant de les suivre sur cette voie et de se dire "advienne que pourra".

N'en faites rien.

Le chef de projet ne peut pas se permettre de mettre des œillères et de ne voir que ce qui l'arrange.

8 ) Vous avez confiance en vous et faites confiance aux autres

Pour souder l'équipe et faire en sorte que la cohésion et la collaboration fonctionnent, le chef de projet doit établir une relation de confiance entre lui et l'équipe projet.

Et ça, ça commence par avoir confiance en soi et en ses capacités, puis en donnant sa confiance aux autres.

Si le chef de projet ne se sent pas capable de mener un projet à bien, le pilotage de ce projet va être compliqué. C'est une certitude.

Il doit connaître ses points forts, savoir ce qu'il est capable de gérer et jusqu'à quel degré d'autonomie il est en capacité de travailler. Il doit être confiant dans sa capacité à surmonter des difficultés techniques, ou à réagir en cas de crise majeure.

Mais il doit également connaître ses limites et ses points faibles. Ce n'est pas un manque de confiance en soi que d'admettre ses limites. Bien au contraire ! Le chef de projet sait ainsi se remettre en question et identifier ses axes d'amélioration pour s'améliorer, projet après projet, et toujours donner le meilleur de lui-même.

Il doit également faire confiance aux autres, aux membres de son équipe projet. Soyons lucides : il vous est impossible de repasser derrière tout le monde pour vous assurer que tout est ok et que tout a été réalisé comme vous l'entendiez. Vous n'avez ni le temps ni les compétences ni l'expertise nécessaires.

Pas le choix : vous devez accordez votre confiance et partir du principe que chacun donne le meilleur de lui-même sur le projet.

9 ) Vous n'hésitez pas à dire non

Un chef de projet qui dit oui à tout, c'est un chef de projet débordé qui n'arrive jamais à s'en sortir.

Tout est urgent. Tout est prioritaire. Tout est stratégique. Mais il y a tellement de choses à traiter en parallèle que rien n'avance.

Je vous l'accorde, c'est difficile de dire non. On ne nous a jamais habitué à dire non. Pour beaucoup d'entre nous, notre éducation se résume à "fais plaisir, le oui n'est pas une option".

On invite quelqu'un pour la forme mais en vérité ce n'est pas une invitation, c'est une convocation.

Dire non c'est difficile, et ça l'est d'autant plus lorsqu'il faut dire non à sa direction ou à un client.

Dans ces moments-là, la position du chef de projet est bancale. Compliquée à assumer.

Et pourtant, si vous souhaitez rester maître de votre temps et du planning de votre projet, si vous souhaitez livrer le projet à temps en respectant les exigences de budget et de qualité, vous devrez nécessairement dire non.

Par exemple, si un client souhaite ajouter une fonctionnalité non prévue à la base au projet, vous avez le devoir de dire non. ça peut être un non ferme ou alors de dire "non à l'ajout, par contre on peut faire à la place de".

Peu importe. Le choix est vôtre. Tant que vous ne dites pas oui à tout, ça devrait bien se passer.

Ne laissez plus les circonstances et les autres décider de votre planning.

10 ) Vous avez l'esprit d'équipe

Un bon chef de projet a un esprit d'équipe acéré. Il apprécie travailler à plusieurs sur un sujet complexe et à développer des synergies avec les membres de son équipe pour surmonter des montagnes.

Qu'est-ce qu'un projet sinon la fusion des énergies d'une équipe pour accomplir un but commun ?

Le chef de projet doit avoir conscience que même s'il réalise certaines tâches en autonomie de son côté, il ne peut rien accomplir seul. Il ne fait que donner l'impulsion initiale à l'équipe pour arriver au résultat voulu.

En tant que chef de projet, vous savez comment créer un climat de confiance dans l'équipe. Vous n'en êtes pas à votre premier coup d'essai. Vous savez ce qu'il faut faire pour mettre en confiance tout le monde et faire adhérer l'équipe à la vision et aux objectifs du projet.

Maintenir un haut niveau de motivation et d'engagement sur toute la durée du projet, c'est un sacré challenge pour le chef de projet.

Pour faire la différence, vous devez donc apprendre à fédérer une équipe autour d'un projet et d'un objectif commun. 

11 ) Vous savez faire preuve de transparence

La dernière chose que vous souhaitez faire en tant que chef de projet, c'est de cacher des points de blocage sous le tapis ou de pratiquer la rétention d'information.

Si vous souhaitez être un chef de projet efficace et reconnu, pas le choix, il vous faudra être transparent.

Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Transparence avec l'équipe.
    Pour établir et maintenir la confiance, vous ne devez rien cacher à l'équipe. Transmettez les informations dès que vous les avez, partagez les difficultés, même s'il s'agit d'un conflit avec le client. Soyez transparents sur les exigences, les contraintes et l'avancement du projet.
  • Transparence avec le client et les parties prenantes.
    Donnez les bonnes et les mauvaises nouvelles à vos clients, sans chercher à embellir la situation. Vous accusez un retard suite à une difficulté technique ? Mea culpa. La nouvelle ne fera pas forcément plaisir sur le moment, mais l'estime que le client vous porte augmentera. Tout comme son respect.

    Un chef de projet qui fait preuve de transparence sans être alarmiste et qui assume ses responsabilités, c'est plutôt rare et très apprécié des clients.
  • Transparence avec votre direction.
    Malgré tous vos efforts, vous ne tiendrez pas les échéances ou la qualité ou le budget, votre client est mécontent et menace de mettre fin au projet et de s'en aller, ... Tôt ou tard, vous ferez face à une situation que vous ne pourrez pas résoudre seul.

    N'ayez pas peur de faire intervenir votre direction pour un arbitrage. N'attendez pas non plus le dernier moment. Sans être alarmiste, et sans déformer la réalité, présentez la problématique telle qu'elle est, en toute transparence. On ne pourra jamais vous en tenir compte, vous serez respectés pour cela.

12 ) Vous prenez des initiatives et des décisions

Le chef de projet est le garant du projet sur tout son cycle de vie. Concrètement, cela veut dire que vous en êtes le responsable. Il vous appartient de faire le nécessaire afin d'atteindre les objectifs du projet tout en respectant les exigences fixées.

Pour cela, vous devrez bien souvent faire preuve d'initiative, et vous serez amené à prendre une décision sur le moment pour contourner une difficulté technique, sans forcément avoir toutes les cartes en main.

Et c'est justement ce qu'on attend d'un chef de projet : de pouvoir prendre des décisions rapides pour le bien du projet, selon les informations à sa disposition sur le moment.

Sinon, vous pouvez toujours attendre quelques semaines le temps de récolter de l'information, mais je ne suis pas certain que ce retard supplémentaire soit vu d'un bon œil.

Par exemple vous pouvez être amené à changer votre plan d'action en cours de route suite à une difficulté technique, ou tout simplement parce que vous avez découvert une meilleure manière de faire les choses.

Cependant, toutes les décisions ne sont pas prises côté chef de projet. Vous prenez les décisions dans le périmètre sur lequel on vous a donné toute autonomie. Dans quelques cas, vous serez amené à solliciter votre direction pour un arbitrage, ou vous ferez remonter le point pour décision au comité de pilotage.

13 ) Vous faites preuve de courage

Être un chef de projet, c'est faire preuve de courage au quotidien. 

Comment ? Vous ne me croyez pas ? Laissez-moi vous expliquer pourquoi dans ce cas.

  • Sortir de sa zone de confort.
    Gérer un projet, c'est faire le nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. Parfois cela implique de tester de nouvelles manières de travailler, de piloter une équipe intégralement à distance ou composée de dizaines de sociétés différentes, ou encore de piloter un projet plus technique que d'habitude.
  • Faire face à l'adversité.
    Vous l'avez compris, des imprévus vous en aurez au quotidien : incompréhensions, conflits, difficultés techniques, absences imprévues, problèmes de priorisation et de disponibilités, ... Être un chef de projet c'est avoir le courage de faire face aux difficultés et d'inspirer l'équipe pour trouver la solution qui va lever ce blocage.
  • Gérer les situations de crise.
    Même si on fait tout pour l'éviter parfois une situation de crise se déclenche. Je ne vais pas vous le cacher : c'est tout sauf confortable. Pression, stress, direction paniquée, client qui s'emporte, vous devrez faire preuve de courage pour garder la tête haute, ne pas céder à la panique et gérer la situation de crise d'une main de maître.
  • Recruter des personnes plus talentueuses que vous.
    Accepter que l'on ne sait pas tout sur un sujet et recruter des personnes plus talentueuses que soi ce n'est pas inné à tout le monde. Cela implique d'avoir le courage de reconnaître ses limites et ses lacunes, et le courage de mettre son ego de côté pour aller chercher le profil le plus adapté au projet.
  • Oser dire non.
    Dire non : simple à dire, difficile à réaliser. Vous serez tenté de dire oui : "pas de problème", "promis", "sans faute", "ce sera fait", ... Autant de formules qui sous-entendent un oui. mais avant de parler trop vite, demandez-vous quel sera l'impact sur le projet si vous acceptez. Oser dire non, c'est faire preuve de courage et de leadership.

14 ) Vous êtes orienté client et orienté résultat

Le chef de projet ne doit avoir qu'une seule chose en tête : mener le projet à son terme, atteindre l'ensemble des objectifs et faire en sorte que le projet soit une réussite totale.

Être orienté client ou résultat, en gestion de projet, c'est réaliser les actions nécessaires et prendre les décisions qui s'imposent pour le bien du client et du projet, même si elles ne sont pas populaires.

Ces décisions peuvent être mal perçues en interne, notamment lorsque vous bousculez les manières de travailler. Mais à terme, si cela permet de diminuer le nombre de tickets créés par le client tout en améliorant la réactivité de l'équipe support, alors il n'y a pas à tortiller : foncez !

15 ) Vous savez gérer des conflits

Tôt ou tard, vous serez amené à gérer un conflit. Qu'il s'agisse de tensions à apaiser entre membres de l'équipe, d'une incompréhension avec un client, d'une problématique de négociation de ressources avec un manager hiérarchique ou d'un client qui pète un câble car le projet n'avance pas et ne ressemble à rien.

Mieux vaut avoir dans votre besace des méthodes et techniques pour gérer et apaiser les conflits.

Cela m'a été bien utile lorsque je me suis retrouvé en face à face avec un client énervé, après des semaines de blocage sur son projet de migration.

Le besoin du client a évolué en cours de projet, ce qui avait été vendu par ma société ne correspondait plus, et le client nous demandait de migrer partiellement ses serveurs informatiques tout en ayant une garantie que la communication avec le datacenter distant soit aussi rapide que sur son réseau local. Nous n'étions pas en mesure de tenir cette exigence, et n'importe qui comprenant le fonctionnement des réseaux télécoms vous dirait la même chose.

Le client n'a rien voulu savoir. Et la situation a dégénéré, jusqu'à éclater en conflit ouvert. Comités de crise à répétition, mails incendiaires, client énervé au téléphone, lettres recommandées hebdomadaires, menace des avocats, etc...

Je ne vous le cache pas ça a été une période très compliquée et je me suis remis en question plus d'une fois.

Mais à force de patience, de persévérance et en utilisant mes connaissances en gestion de conflits, nous avons fini par trouver un terrain d'entente après des semaines au point mort.

16 ) Vous êtes résilient et savez gérer votre stress

Gérer un projet, c'est stressant au quotidien. On fait face à la pression des échéances, on rencontre des imprévus et des difficultés régulièrement, on fait face à des tensions et des conflits entre personnes, ...

Il faut savoir prendre du recul et lâcher prise sinon ce stress ambiant nous bouffe tout cru.

Et c'est encore pire lorsque plus rien ne va.

Imaginez une situation de crise ou vous êtes en désaccord total avec le client. Le client engueule tous ceux qui passent à portée, vous prenez des baffes de sa part, l'équipe projet vous lance qu'elle n'est pas là pour se faire mal parler dessus et jette l'éponge, votre manager vous demande des comptes pour savoir comment vous avez pu laisser la situation déraper à ce point, et votre direction vous remet des baffes tout en vous demandant de faire le nécessaire pour régler la situation maintenant, tout de suite.

Bref vous êtes au milieu de tout le monde et quand rien ne va tout le monde vous tombe dessus.

ça peut être véritablement stressant et épuisant. Même si vous résistez bien au stress et à la pression, essayez que cela ne vous affecte pas personnellement.

Quand je pilotais mon projet "traversée du désert" et qu'on a enchaîné situation de crise sur situation de crise, je travaillais non stop de 08h à 00h pour essayer de rattraper le tir. Je me suis littéralement épuisé à la tâche, j'ai mis de côté ma vie personnelle pendant des mois, et tout ça pour quoi ? Pour rien puisqu'au final tout ce que j'ai réalisé n'a servi à rien sur ce projet. Il était voué à l'échec dès le départ.

Plutôt que de persévérer et de risquer un burnout, je me suis demandé ce qui pouvait arriver de pire si je m'arrêtais à 18h le soir de travailler. Et après intense réflexion, le pire qui pouvait arriver c'est un projet qui prenait du retard.

ça fait relativiser.

17 ) Vous assumez vos responsabilités

Lorsque tout va bien, le chef de projet récolte les lauriers, mais quand rien ne va, il brille par son absence.

Vous trouverez ça excessif, certains d'entre vous jugeront même qu'il s'agit d'une idée reçue, mais je peux vous confirmer que c'est ce que pense bon nombre d'acteurs projets. Et ça contient une part de vérité.

La majorité des gens sont prompts à s'attribuer les mérites de la réussite d'un projet : c'est parce qu'il a bien été géré, le planning a été pensé de manière efficace, le chef de projet a su recruter les bons profils, etc...

Mais c'est sur les projets compliqués, durant les situations de crise, lorsque rien ne va, que le vrai chef de projet se révèle. Ou pas pour certains.

Assumer ses responsabilités, c'est assumer les réussites aussi bien que les échecs. Le chef de projet n'est peut-être pas le seul fautif, mais il a sa part de responsabilités.

Si le travail d'un de vos collaborateurs ne correspond pas à ce qui a été demandé, on a envie d'accuser l'autre de faire n'importe quoi. Personnellement, je pars toujours du principe que c'est parce que je n'ai pas su correctement expliquer ce qui était attendu.

Je ne suis pas le seul fautif. Mais j'accepte ma part de responsabilités. Et je ferais mieux la fois prochaine.

18 ) Vous savez vous adapter

Un chef de projet, c'est quelqu'un qui s'adapte avant tout. Un projet est par définition volatil et incertain, et le chef de projet doit nécessairement faire preuve de flexibilité et d'agilité pour le mener à bien.

  • Le besoin du client évolue.
    Entre le moment ou le cahier des charges est rédigé et le moment où vous mettez en œuvre le projet il peut s'écouler des mois. Et entre temps le besoin du client peut évoluer. Vous devez nécessairement prendre en compte ces évolutions afin d'adapter votre plan d'action.
  • Le contexte projet a évolué.
    Changement de direction et de stratégie pour l'entreprise, apparition d'un challenger sur le marché, disruption de l'entreprise par une startup, départ d'une personne clé sur le projet, ... Vous ne maîtrisez pas ces événements et vous devez vous adapter face à ceux-ci.
  • Chaque personne a son propre fonctionnement interne.
    Gérer un projet c'est avant tout gérer l'humain. Chaque personne fonctionne différemment : vous ne vous adressez pas de la même manière à Michel qu'à Germaine. Vous vous adaptez donc au quotidien au profil de votre interlocuteur.
  • Rester ouvert aux nouvelles idées.
    Des idées auxquelles vous n'avez pas pensé peuvent émerger au sein de l'équipe projet, de nouveaux outils peuvent apparaître sur le marché, de nouvelles manières de travailler se développer. Gardez un esprit ouvert à ces changements, ne soyez pas trop rigide.
  • Contourner les difficultés.
    Un plan d'action se déroule rarement sans accroc et donc se déroule rarement comme prévu initialement. Vous trouvez en cours de route des solutions palliatives pour contourner la problématique. Comment faire si vous n'êtes pas flexible et adaptable ?

19 ) Vous maîtrisez les concepts agiles

L'agilité s'est fait une place de choix dans le monde professionnel. Connaître les méthodes agiles n'est plus une option si l'on souhaite travailler sur un projet de développement informatique.

Mais les méthodes agiles telles que Scrum ou Kanban se taillent une place de choix dans tous les secteurs d'activité.

Vous devez donc nécessairement maîtriser les notions de base des concepts agiles.

Pour aller + loin : Je vous invite à consulter ces articles pour en découvrir plus sur les méthodes agiles :

20 ) Vous êtes capable de rechercher et de synthétiser l'information

Un bon chef de projet doit être capable de rechercher l'information souhaitée rapidement, et également de la synthétiser.

il peut s'agir :

  • De solliciter des experts techniques, pour avoir leur avis sur la faisabilité d'un projet ou pour établir de concert un plan d'action cohérent.
  • De poser des questions complémentaires au commanditaire, afin de clarifier les enjeux et les objectifs du projet.
  • De se renseigner sur un outil ou une technologie, auprès de prestataires, fournisseurs, partenaires, ou directement auprès des utilisateurs finaux.
  • De capitaliser sur de précédentes expériences, via les retours d'expérience et les bilans projets, afin d'éviter de reproduire les mêmes erreurs que dans le passé.

21 ) Vous êtes un facilitateur

Un bon chef de projet est un facilitateur au quotidien. Il sait se montrer présent lorsqu'on a besoin de lui tout en s'effaçant pour laisser les membres de son équipe travailler.

On peut faire appel à lui pour identifier la dépendances entre différentes tâches et décider de leur ordonnancement. Ou encore pour prendre des décisions, communiquer avec le client, etc...

On l'oublie souvent, mais le chef de projet ne doit pas être uniquement celui qui vient demander des comptes à l'équipe.

Par exemple, sur un projet de migration, lorsqu'on a débuté les actions techniques le jour J, la dernière chose que je souhaitais faire était d'arpenter les bureaux et de demander toutes les 10 minutes où on en était. Et pourtant je peux vous dire que j'avais les fesses bien serrées ce jour-là.

J'ai préféré adopter le rôle du facilitateur.

Et à ce moment-là, ça voulait dire d'apporter le café aux membres de l'équipe et de leur commander le repas du midi pour les laisser travailler. Alors c'est exactement ce que j'ai fait.

22 ) Vous êtes fin négociateur

Le chef de projet est amené à négocier au quotidien. 

Vous souhaitez intégrer une nouvelle personne à votre équipe projet ? Hop! Vous voilà en train de négocier sa disponibilité et son affectation avec son manager hiérarchique.

Votre client essaie de faire passer une nouvelle fonctionnalité non prévue sur le projet ? Hop! Vous négociez sa réalisation contre le retrait d'une autre fonctionnalité.

Besoin d'une rallonge budgétaire ou d'un délai supplémentaire avant la livraison ? Hop! De nouveau vous voici à la table des négociations.

23 ) Vous prenez de la hauteur pour avoir une vision d'ensemble

C'est facile d'avoir la tête dans le guidon et de ne plus voir plus haut que le bout de son nez. On est pris dans le tourbillon des plannings à versionner, des tâches à réaliser, des difficultés à surmonter, et on en oublie de prendre régulièrement de la hauteur.

C'est quelque chose que je vous conseille de réaliser au moins une fois chaque semaine. Cela vous permet :

  • D'avoir une vision d'ensemble.
    Vous pourrez ainsi plus facilement réaliser votre reporting à votre direction et à vos clients.
  • De relativiser face aux difficultés.
    En prenant du recul, vous vous rendrez compte que vous aviez la solution depuis le début devant vous, ou encore que pour résoudre A il vous faut agir sur B.
  • De prendre plus facilement les décisions qui s'imposent.
    Avoir une vue d'ensemble est la meilleure chose à faire avant de prendre une décision éclairée. Vous la prenez en toutes connaissances de cause, et en sachant à l'avance quels vont être les impacts sur tous les domaines du projet.
  • De développer votre pensée systémique.
    Vous ne prenez non plus les faits de manière isolée mais globalement, en tant qu'éléments d'un système complexe. Cela vous permet ainsi de mettre en évidence des mécanismes d'interdépendance insoupçonnés qui peuvent exister entre différents systèmes qui n'avaient à priori rien à voir entre eux.

Ces qualités sont-elles innées ?

Avec du temps et de la persévérance, vous pouvez tout à fait développer l'ensemble de ces qualités. Certaines qualités sont innées pour vous alors que d'autres vont vous demander de sortir de votre zone de confort afin de les maîtriser.

 Me concernant, prendre de la hauteur afin d'avoir une vision d'ensemble est une seconde nature chez moi. J'ai toujours été bon pour identifier les liens entre les tâches, et réaliser des diagnostics afin de résoudre des problèmes complexes. Mais la négociation et la gestion de conflits ne sont clairement pas mes points forts.

Vous ne serez jamais le meilleur sur l'ensemble de ces qualités. Ce n'est pas ce qu'on demande à un chef de projet. Et heureusement d'ailleurs. Car ça s'appelle un mouton à vingt-deux pattes.

Ce qu'on attend de vous, c'est que vous puissiez négocier lorsque le besoin s'en fait sentir, ou encore recadrer une équipe pour apaiser les tensions. Tout ça pour le bien du projet.

Peut-on être chef de projet si l'on n'a pas l'ensemble de ces qualités ?

Soyons francs. Si vous vous tétanisez à chaque fois qu'un blocage apparaît sur un projet, si vous paniquez à l'idée de ne pas tenir vos échéances, ou si vous vous figez sur place sans rien pouvoir faire car vous avez horreur du conflit, le métier de chef de projet n'est peut être pas fait pour vous.

On n'attend pas de vous que vous soyez le meilleur dans tous ces domaines. Cependant, vous devez être en capacité de régler les problématiques se mettant sur votre chemin, qu'il s'agisse de problématiques humaines, techniques, financières, organisationnelles, etc.

Vous pouvez être chef de projet sans maîtriser l'ensemble de ces qualités, cependant plus vous en développerez plus grandes seront les chances de votre côté.


Thibault Baheux

Tour à tour chef de projet puis manager d'équipe depuis 2008, je suis aujourd'hui directeur de projet indépendant.

J'ai décidé via ce site de démocratiser la gestion de projets et de la rendre accessible à tous.

Mes certifications : Prince2 Foundation, CompTIA Project+ certified, PSM1, PSPO1, Lean Six Sigma Black Belt.


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